Céline Voisin, graphisme, papercut et céramique
posted in Entrepreneuses Créatives by EC on 20 mars 2018Graphiste de profession et créatrice d’illustrations, Céline Voisin aime aussi s’adonner à la céramique ou aux papiers découpés. Elle accueille régulièrement dans son atelier, à Rouen, des expositions de créateurs.

Photo Sarah Couturier
Quand vous étiez enfant, quel métier vous faisait rêver ?
Petite je rêvais de devenir décoratrice. Mes parents, étaient commerciaux pour une marque de cheminées. Du coup, j’adorais me promener dans le show-room, voir les différentes ambiances. Et ce que j’aimais par dessus tout, c’était les accompagner lors des salons et foires, et visiter tous ces stands, qui me faisaient voyager…
Comment avez-vous découvert la discipline que vous pratiquez aujourd’hui ?
Ma mère a accepté que je fasse des études un peu hors du commun et que je me dirige vers un bac technique, très peu proposé en France à l’époque. J’ai donc entamé des études d’arts appliqués… au début pour devenir décoratrice d’intérieur. Mais je me suis vite rendu compte du nombre de métiers inconnus qui s’ouvraient à moi après ces 3 années. J’ai découvert le graphisme, métier qui est le mien maintenant depuis 24 ans ! Mais toutes les disciplines que sont l’architecture, les arts plastiques, la photographie, la vidéo, la mode etc. m’ont rendue curieuse et m’ont permis de ne pas rester dans une seule case. Ces disciplines peuvent se mélanger et s’apporter les unes les autres.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Malgré mon travail que je pratique sur ordinateur au moins 8h par jour, j’ai gardé le goût des livres et des bibliothèques. J’aime regarder les gravures et photos anciennes. Et me balader dans les musées.
Quelle matière travaillez-vous et pourquoi ?
Je travaille beaucoup de matières que je choisi selon mes projets. Mais celle que j’affectionne particulièrement et vers laquelle je reviens souvent, c’est le papier. Il me permet de mettre en relief et en volume mes illustrations. Je trouve que c’est une matière très simple, mais très noble à la fois. Il y a quelques années, je le fabriquais moi-même. Mais de nouvelles techniques sont apparues et m’ont inspiré de nouvelles créations.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu ?
Ne jamais dire Jamais ! Cette phrase est pleine de sagesse… et je le comprends depuis que je suis maman. Il faut croire en soi. Ne pas se dire qu’on n’y arrivera jamais. Mais aussi, apprendre à changer d’avis et évoluer, avec l’âge et les différentes expériences que l’on traverse.
Quels lieux vous inspirent le plus ? Où aimez-vous travailler ?
Les musées, les librairies et bibliothèques, l’architecture, … il y a beaucoup de lieux inspirants. Qui varient selon les saisons, selon les projets qu’on a en tête. Le lieu où je rassemble toutes ces inspirations est mon atelier. Au milieu de tout mon matériel, de mes prototypes, des créations des copines. J’ai fait le choix d’avoir un atelier en dehors de chez moi. Et juste le fait de sortir et « d’aller travailler » est une balade inspirante.
Comment affrontez-vous vos doutes ?
En ne faisant rien pendant des périodes plus ou moins longues. Quand j’ai un doute, j’ai besoin de me poser, d’en discuter, d’échanger, d’avoir des avis divergents, afin de réfléchir plus sereinement… et de passer à l’action une fois les doutes enfuis.
Que diriez-vous à une jeune entrepreneuse ou à une porteuse de projets ?
Lance-toi ! C’est du boulot, mais si tu crois en toi, tu réussiras ! Ensuite, il ne faut pas se faire d’illusion, la réussite ne dépend pas que de soi. Mais y croire, c’est déjà 50% du boulot accompli.
Qu’aimeriez-vous dire à votre « moi » petite ?
Je ne parlerais pas à la petite, mais à la jeune femme et je me dirais : « Continue tes études le plus longtemps possible », même s’il y a quelques sacrifices à faire. J’aurai aimé continuer mes études après mon BTS. Avoir le courage de partir loin de chez moi, de trouver les finances pour continuer. Je pense avoir baissé les bras un peu vite. Mais, quand on vous propose un emploi 2 mois après l’obtention du diplôme… certains choix semblent évidents sur le moment.
Qu’admirez-vous chez les créatives que vous suivez et qui vous inspirent ?
J’admire le choix qu’elles ont fait. Celui de vivre de leur création. Je suis créatrice depuis plus de 20 ans, mais c’est une activité
que j’ai toujours fait en parallèle d’une activité salariée. Je n’ai encore jamais osé passé ce cap. Un jour, peut-être…
A quoi ressemble une pause chez vous ?
Si je suis à l’atelier, la pause se fait dans un fauteuil en osier avec mon téléphone et une visite sur Instagram. Si je suis à la maison, le canapé est mon meilleur ami ! Je m’installe avec un ouvrage au crochet ou de la broderie, et je mets devant une série.

Photo Sarah Couturier
Quel est le plus grand des sacrifices que vous ayez dû faire pour votre carrière ?
Je ne considère pas ça comme un sacrifice, mais comme un choix auquel je me tiens depuis 16 ans maintenant. J’élève mon fils toute seule quasiment depuis sa naissance. Et je me suis toujours dit que je n’étais pas qu’une maman. Je suis une salariée, une femme, et aussi et surtout une créatrice. Alors j’ai fait le choix de ne jamais mettre cette activité de côté. N’en déplaise aux nombreuses remarques que j’ai souvent eues. Sans cette activité, je sais que je ne serais pas bien. Et pour élever mon fils, j’ai besoin d’aller bien.
Avez vous un rituel important et si oui lequel ?
J’adore organiser des événements comme des expositions ou des marchés de créateurs. Ces événements collectifs me font rencontrer les créatrices, les clients. Ce sont de vrais moment d’échanges, intenses en émotions et qui reboostent pour les mois qui suivent.
Que faites-vous quand vous tombez en panne d’inspiration ?
Je vais sur Pinterest… et là c’est le drame 😉
De quoi êtes vous la plus fière ? Quelle est votre plus belle victoire ?
Comme je le disais un peu plus haut, ma plus belle victoire est d’avoir réussi à concilier, ma vie de maman, de salariée et de créatrice. Ce n’est pas reposant tous les jours. Il y a des moment où une activité prends plus de temps qu’une autre, ou demande plus de présence. Mais quand je regarde en arrière, je me dis que je m’en sors pas si mal.
A quelle époque auriez-vous aimé vivre et pourquoi ?
Quand je vois les conditions de la femme dans les époques précédentes… je me dis que je vis à la bonne époque !